Google Maps devient payant.

Écrit par : SEPPA Communication Agence de communication à Bordeaux et Paris

Petite révolution chez Google : l'utilisation de son API Maps dans une application tierce ou un site web va devenir payante à partir du 16 juillet prochain (changement initialement prévu le 11 juin). Cette utilisation était jusqu'à aujourd'hui quasiment gratuite, et ce depuis son lancement en 2004. Quel impact cela peut-il avoir sur le budget des offices de tourisme ou des collectivités ? Quelles réponses apporter ?

Un changement brutal qui impacte tous les gestionnaires de sites

Google a fait l’annonce de ce changement dans le courant du mois de mai, ne laissant aux gestionnaires de sites qu’un petit mois pour s’adapter, un délai finalement étendu à deux. Plusieurs explications peuvent être apportées pour comprendre ce changement de modèle économique. Le fait que cette annonce intervienne quelques semaines seulement après la mise en place du RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) laisse penser que Google cherche un modèle moins dépendant de la revente des données personnelles et s’en tourne donc vers les gestionnaires de sites. Indolore, certainement, pour les grosses marques, mais qu’en est-il pour les collectivités ou les offices de tourisme (OT), parfois très friandes de cartes ? 

Un coût élevé pour certains OT, indolore pour la plupart des collectivités

Jusqu’au 16 juillet, l’offre standard incluait 25.000 « appels » gratuits par jour. Désormais, ce volume sera le même mais pour une période d’un mois… Si peu de sites de collectivités, exceptés éventuellement ceux des grandes métropoles qui atteignent aujourd’hui ce cap, il n’en va pas de même pour les offices de tourisme, qui peuvent avoir un trafic très important et qui utilisent des fonds de cartes pour un grand nombre de services : itinéraires, localisation d’hôtels, de restaurants ou de points d’intérêt, etc.

Le site de l’office de tourisme de Sud-Gironde, par exemple, propose une carte pour l’ensemble de ses résultats de recherche, pour présenter ses différentes destinations, pour localiser ses circuits de randonnées, etc. Cela peut représenter un budget annuel de plusieurs milliers d’euros pour les sites générant le plus de trafic.

Comment éviter de payer une trop lourde facture ?

Pour éviter de devoir régler à la firme de Mountain View un abonnement mensuel, plusieurs solutions existent. La première est bien entendu de chercher une alternative : OpenStreetMap est la plus connue et la plus “éthique”. Cette plateforme open source a l’avantage de ne pas appartenir à une société qui peut monétiser les données collectées. Mais certains offices de tourisme seront certainement frileux.

MapBox apparaît comme une autre alternative crédible. Ce service beaucoup moins cher que Google Maps intéressera certainement les plus gros sites et graphiquement, le rendu est très proche de Maps.

Mais la migration d’une plateforme vers l’autre nécessite du développement et donc un délais et un certain coût. S’il peut être difficile de mettre en place un tel chantier pour cet été, Google ayant pris de vitesse les gestionnaires de sites avec des délais relativement courts, cela peut valoir la peine d’envisager une alternative à plus long terme.

La question se pose alors de savoir quel fond de carte utiliser pour les futurs sites à développer. Doit-on poursuivre avec Maps et devoir payer un forfait relativement élevé tous les mois ? 2 raisons principales pousseront certains offices de tourisme à continuer dans cette voie : la réputation de Maps tout d’abord, qui est le plus connu des services cartographiques et qui rassure, et le rendu graphique. Effectivement, les fonds de carte par défaut d’OpenStreetmap ne sont pas les plus attrayants, même s’il existe des catalogues de fonds de cartes gratuits et libres de droits tout à fait corrects pour OpenStreetMap, à l’image d’Unmap

D’après nous, la solution pour éviter l’abonnement Maps est double : d’abord, il s’agit de réduire le nombre de cartes faisant appel à une solution cartographique tierce. Un grand nombre de cartes proposées sur les sites d’OT présentent des données de localisation qui n’ont pas vocation à évoluer : on peut donc imaginer de les présenter sous forme d’images, par exemple.

Ensuite, notre conviction est qu’il y a tout intérêt pour les acteurs du tourisme à opter progressivement vers des modèles open source ou d’opter pour l’alternative Mapbox. En termes de richesses et de quantité d’informations, OpenStreetMap n’a rien à envier à Google.

Cela demandera certainement de la pédagogie auprès de certains clients habitués aux services Maps ; mais il y a fort à parier que c’est l’évolution qu’on notera dans les mois à venir chez les acteurs du tourisme.

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